Depuis trois quarts de siècle, ou à peu près, deux villes de Belgique – Mons et Tournai – se disputent l’honneur d’avoir été la « première ville libérée » du pays. La question n’est pas que symbolique. Pendant un temps, une troisième ville belge a revendiqué ce titre : Chimay. Mais sur le plan historique, cela ne correspondait nullement à la réalité.
La question de la chronologique de la Libération est importante. Etre la première ville belge libérée entraîne en effet un tourisme de mémoire important. Entre les deux villes hennuyères – Mons et Tournai – il s’agit d’une question d’heures, voire de minutes… Pour les alliés, la chronologie est également importante car ce ne sont pas non plus les mêmes unités qui sont présentes. . A l’origine, dans les plans d’Eisenhower, Tournai était dévolue au XXXè Corps britannique. Face à une résistance allemande déliquescente, le général U.S. Bradley ne parvient pas à résister à la tentation de lancer en avant « sa » 2ème Division blindée (2th Armoured Division) et, coupant l’herbe sous le pied des Britanniques, une Task Force associant des éléments de la 30 ème Division d’infanterie (30th Infantry Division) y fait son entrée vers 19 H 45, le 2 septembre (les Britanniques, passablement frustrés, ne paraîtront que le 3, vers 9H 30-10H). Tournai est-elle dès lors la première ville libérée ? La réponse est négative.
Car ce même 2 septembre, vers 18 H 25, des blindés du 83ème Bataillon de reconnaissance de la 3ème Division blindée U.S. (3th Armoured Division) avaient déjà réussi à atteindre « les limites » du chef-lieu du Hainaut, au carrefour de la Chaussée Brunehaut, profitant de la débâcle allemande. Mais ce n’est que le lendemain, le 3 septembre, que le centre-ville est libéré et ce, avec l’aide de la résistance belge.
Avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles et en partenariat avec CEGE-SOMA.