- Point of Interest
- 6 Place du Six Juin 1944, 14117 Arromanches-les-Bains, France
Lors de la préparation de l’opération Overlord, les stratèges alliés décidèrent de construire deux ponts artificiels préfabriqués en Normandie. Ils les considéraient comme essentiels pour permettre l’arrivée de renforts et de matériel sur le continent. Les vestiges du port artificiel d’Arromanches sont encore visibles aujourd’hui, témoins silencieux de ce pari audacieux et de cette incroyable prouesse technique.
Lors de la préparation du débarquement en Normandie (qui constituait l’opération Overlord), les commandants alliés estimèrent qu’il était absolument nécessaire de disposer de ports en eau profonde pour pouvoir envoyer des renforts sur le continent. Cependant, l’attaque des forces canadiennes à Dieppe le 19 août 1942 avait montré à quel point l’Allemagne avait renforcé la défense de ces ports. Ils ne pourraient pas être repris sans devoir payer un lourd tribut, et de tels combats entraîneraient la destruction des infrastructures portuaires.
La solution trouvée par les Alliés fut donc de réunir les composants permettant la création de deux ports artificiels au Royaume-Uni, puis de les assembler sur place, de l’autre côté de la Manche. Le premier devait permettre l’arrivée des troupes américaines sur la plage d’Omaha Beach (à Vierville-sur-Mer) et portait le nom de code « Mulberry A ». Le second devait quant à lui permettre l’arrivée des troupes britanniques sur la plage de Gold Beach (à Arromanches) et portait le nom de code « Mulberry B ». La 50e division d’infanterie britannique, qui débarqua le 6 juin, reprit la ville d’Arromanches le soir même. Le lendemain, de vieux navires furent coulés pour débuter la construction du port artificiel. Le 14 juin, la première route flottante était opérationnelle. Toutefois, une tempête s’abattit sur la Manche entre le 19 et le 22 juin, entraînant des dégâts importants sur les ports artificiels. Le « Mulberry A » n’y résista pas et devint complètement inutilisable. Les éléments pouvant être récupérés furent utilisés pour réparer le « Mulberry B », qui avait subi moins de dommages.
Au total, 529 000 tonnes d’équipements furent déchargées à Arromanches jusqu’à la cessation de son activité le 19 novembre 1944. Il s’agissait d’une prouesse technique remarquable, mais cet effort se révéla a posteriori très coûteux et pas vraiment nécessaire. En effet, les Alliés parvinrent à faire débarquer plus d’hommes, de véhicules et d’équipements via des petits ports situés en Normandie, et encore davantage directement sur les plages…