- Point of Interest
- Kurkowa 8, 22-100 Gdańsk, Pologne
Au cours de son histoire, la prison de la ville de Gdańsk a connu toutes sortes de prisonniers : des criminels, mais aussi des prisonniers politiques. En effet, après l’annexion de la ville libre de Gdańsk par les nazis en 1939, des centaines d’intellectuels, de démocrates, de combattants de la liberté et de juifs y ont été incarcérés. Parmi eux, beaucoup ont ensuite été envoyés à Piasnica ou Szpegawsk pour être exécutés.
La prison de Gdańsk, située rue Kurkowa, a été créée en 1851 pour servir d’annexe au tribunal de la ville. Entre 1900 et 1910, le bâtiment a été agrandi pour accueillir jusqu’à un millier de prisonniers, essentiellement des criminels. Durant la Seconde Guerre mondiale, certains prisonniers politiques ont été incarcérés dans la prison de la ville, et notamment Józef Piłsudski, officier, homme d’État et combattant de la liberté polonais. En 1933, le parti nazi local a renversé le gouvernement de Gdańsk. Or, les Allemands, majoritaires dans la ville, éprouvaient du ressentiment à l’encontre de la minorité de Polonais et de leur opposition démocratique. Avec l’arrivée des nazis, de nombreux démocrates ont donc été emprisonnés rue Kurkowa. Après l’invasion allemande de la Pologne le 1er septembre 1939, plus de 800 Polonais issus de Gdańsk et de Poméranie ont également été incarcérés dans cette prison, et souvent sévèrement maltraités. La prison est finalement devenue l’une des zones de transit destinées aux Polonais présélectionnés par les Allemands pour être exécutés ensuite dans des lieux tels que Piasnica ou Szpegawsk. Au cours de la guerre, plus de 29 000 personnes au total ont été incarcérées dans la prison de la ville, 500 d’entre elles ayant été exécutées ou ayant péri à la suite de mauvais traitements.
Après 1945, la prison a été reprise par les services de sécurité communistes de Pologne. Parmi les prisonniers, on y trouvait des criminels de guerre comme Albert Forster, le Gauleiter de Gdańsk, mais aussi des gardiens du camp de concentration de Stutthof, à l’instar de Jenny-Wanda Barkmann, et des membres de la résistance polonaise anti-communiste. Certains de ces prisonniers ont été exécutés sur place, et notamment Danuta Siedzikówna, alias « Inka ». La police politique communiste est restée propriétaire d’un des bâtiments de la prison jusqu’à son démantèlement en 1989. Des plaques commémoratives ont été installées sur les murs de l’établissement pour raconter les évènements historiques qui s’y sont déroulés et citer les noms de personnes incarcérées.