Etrillées et définitivement subjuguées par les Alliés aux confins de la Normandie dans la « poche de Falaise », les armées nazies entament un repli général au soir du 17 août 1944. Leur but : rejoindre le Reich…et les positions fortifiées du Westwall souffler et reconstituer leurs forces. Mais dans leur retraite, une partie d’entre elles sont rattrapées et enveloppées à la frontière franco-belge par les divisions U.S. en plein rush. Et ce sera la bataille de la « Poche de Mons ».
Qualifiée un peu emphatiquement de « petit Stalingrad », ces combats assez décousus, du 2 au 6 septembre, auraient plutôt dû s’appeler « bataille du Borinage » dans la mesure où ils n’ont pas concerné le chef-lieu du Hainaut mais bien la région industrielle environnante, jusqu’à la forêt de Mormal. Effectivement, une énorme « poche » rassemblant quelque 70.000 hommes d’unités allemandes en retraite et fort mélangées issues de 2 armées et de 18 divisions différentes s’est formée au tout début de septembre ’44 sous la poussée conjointe des XIXème et Vème Corps U.S. de la 1ère Armée de Hodges. Malgré leur situation stratégique détestable et la suprématie aérienne absolue des Alliés, la moitié au moins des éléments nazis présents dans ladite « poche » parviendront à s’échapper vers l’Est, celle-ci restant incomplètement fermée suite à la faiblesse du « verrou » montois. N’empêche : la désorganisation de plus en plus patente de la Wehrmacht et l’intervention efficace de l’aviation U.S. le 3 septembre, à Goegnies-Chaussée va permettre d’anéantir de longues colonnes de véhicules allemands au prix de pertes minimes…chez les Américains. Du côté des Landsers, le résultat des 4 ou 5 jours de confrontations est plus tragique. Plus de 25.000 d’entre eux, dont 4 généraux, se retrouvent prisonniers et l’on estime le nombre de tués à quelque 3.500 hommes. Les pertes U.S. sont infiniment plus légères, vu l’absence de la Luftwaffe et la pagaille de la retraite nazie. La 3ème Division blindée U.S. déplore ainsi la disparition de…57 hommes tandis que leurs camarades de la 1ère Division d’infanterie n’enregistrent « que » 32 tués. Au vrai, c’est l’aviation américaine et ses P47 « Thunderbolt » qui ont effectué le gros du travail, les troupes au sol n’ayant qu’à finir les restes avec les canons des « Sherman » et le coup de pouce de la Résistance locale.
Avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles et en partenariat avec CEGE-SOMA.